Trecator (Ethionamide) : comparaison avec les alternatives antituberculeuses

Sélection de médicament antituberculeux
Sélection de médicament antituberculeux
Ce calculateur vous aidera à choisir le médicament antituberculeux le plus approprié en fonction des caractéristiques cliniques du patient.
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Quand on parle de tuberculose résistante, Trecator est souvent sur la table. Trecator, commercialisé sous le nom d'Ethionamide, est un antituberculeux de seconde ligne utilisé depuis les années 1950. Mais il n’est pas le seul médicament disponible. Dans cet article, on compare Trecator avec les alternatives les plus courantes, on décortique leurs points forts et leurs faiblesses, et on vous donne les critères pour choisir le traitement qui convient le mieux à chaque situation.
Qu’est‑ce que le Trecator (Ethionamide) ?
Ethionamide est un dérivé de l’isoniazide, appartenant à la classe des thioamides. Il agit en inhibant la synthèse du mycolic acid, une composante essentielle de la paroi cellulaire de Tuberculose. Son usage s’inscrit généralement dans les schémas de traitement de la tuberculose multirésistante (MDR‑TB) ou extensive‑resistante (XDR‑TB).
Mode d’action de l’Ethionamide
L’Ethionamide pénètre les bacilles mycobactérieux grâce à un transport actif, puis subit une activation via l’enzyme EthA. Une fois activée, elle bloque la production de l’acide mycolique, affaiblissant ainsi la paroi bactérienne et rendant les bacilles plus vulnérables aux autres médicaments.
Effets secondaires fréquents et précautions
Comme tout antituberculeux de seconde ligne, l’Ethionamide présente une tolérance variable. Les effets les plus souvent rapportés sont :
- Gastro‑intestinaux : nausées, vomissements, diarrhée.
- Neurologiques : paresthésies, ataxie, parfois neuropathie périphérique.
- Hépatiques : élévations transitoires des enzymes hépatiques, rarement hépatite sévère.
- Thyroïdiens : hypothyroïdie, surtout en association avec l’injectable aminosalicylique.
Un suivi clinique et biologique (LFT, TSH, glycémie) est recommandé dès le troisième mois de traitement.
Les alternatives les plus utilisées
Voici les médicaments que les cliniciens mettent souvent en parallèle avec l’Ethionamide :
- Cycloserine Un antibiotique de seconde ligne qui bloque la synthèse du peptidoglycane, souvent utilisé dans les schémas MDR‑TB.
- Para‑aminosalicylic acid Connue sous l’acronyme PAS, elle interfère avec la synthèse de l’acide folique de la mycobactérie.
- Levofloxacine Fluoroquinolone de haute génération qui inhibe l’ADN‑gyrase bactérienne, très efficace contre les formes résistantes.
- Bedaquiline Médicament novateur ciblant l’ATP‑synthase du mycobactérien, approuvé pour la XDR‑TB.
- Delamanid Un autre agent de dernière génération qui bloque la synthèse du mycolic acid, utilisé en combinaison avec d’autres antituberculeux.
- Linezolid Antibiotique oxazolidinone, actif contre les mycobactéries résistantes, mais avec un risque élevé de toxicité mitochondriale.

Tableau comparatif des principales alternatives
Produit | Mode d’action | Indications principales | Posologie typique (adultes) | Effets secondaires majeurs | Coût approximatif (€/mois) |
---|---|---|---|---|---|
Ethionamide | Inhibition de la synthèse du mycolic acid | MDR‑TB, XDR‑TB | 15‑20 mg/kg/jour en 1‑2 prises | Gastro‑intestinaux, neuropathie, hépatite | ≈ 30 € |
Cycloserine | Blocage de la synthèse du peptidoglycane | MDR‑TB | 10‑15 mg/kg/jour en 2 prises | Somnolence, dépression, convulsions | ≈ 45 € |
Levofloxacine | Inhibition de l’ADN‑gyrase | MDR‑TB, infections pulmonaires | 750 mg/jour | Tendinite, allongement de l’intervalle QT | ≈ 70 € |
Bedaquiline | Blocage de l’ATP‑synthase | XDR‑TB | 400 mg/jour (2 semaines) puis 200 mg 3 fois/sem. | Cardiotoxicité, hépatite | ≈ 250 € |
Delamanid | Inhibition du mycolic acid | XDR‑TB | 100 mg 2 fois/jour | QT prolongé, troubles gastro‑intestinaux | ≈ 180 € |
Linezolid | Inhibition de la synthèse protéique | MDR‑TB, XDR‑TB | 600 mg 2 fois/jour | Myélosuppression, neuropathie optique | ≈ 150 € |
Critères de choix : comment sélectionner l’alternative la plus adaptée
Le choix ne repose pas seulement sur le coût ou la disponibilité. Voici les points clés à considérer :
- Efficacité microbiologique : certains agents comme la Bedaquiline offrent une activité supérieure contre les souches XDR, mais ils sont réservés aux cas les plus sévères.
- Toxicité attendue : si le patient a déjà une neuropathie, l’Ethionamide ou la Linezolid peuvent être contre‑indiqués.
- Interactions médicamenteuses : la Levofloxacine doit être évitée avec les anti‑arythmiques qui prolongent le QT.
- Disponibilité locale : dans certains pays, la Bedaquiline n’est pas encore approuvée ou est réservée aux centres de référence.
- Adhérence au traitement : les schémas qui exigent plusieurs prises quotidiennes (ex. Cycloserine) peuvent réduire la compliance.
Scénario clinique : quand privilégier Trecator
Imaginez un patient de 35 ans, diagnostics de MDR‑TB, sans antécédents hépatiques ou neurologiques. Le médecin peut débuter un régime incluant l’Ethionamide en combinaison avec la Pyrazinamide, l’Éthambutol et la Rifampicine. Si, après deux mois, les tests de sensibilité montrent une résistance à la Levofloxacine, l’Ethionamide devient un pilier du traitement grâce à son bon profil de résistance croisée.

Scénario clinique : quand choisir une alternative
Dans le cas d’une patiente de 62 ans présentant une neuropathie périphérique pré‑existante, l’Ethionamide représente un risque élevé de détérioration neurologique. Le schéma pourra alors privilégier la Bedaquiline ou le Delamanid, accompagnés d’une fluoroquinolone et d’une injection à base d’Aminosalicylate, afin de limiter l’impact neurologique tout en maintenant une forte efficacité.
Bonnes pratiques de suivi pendant le traitement
Quel que soit le médicament choisi, un suivi rigoureux est indispensable :
- Contrôles hépatiques mensuels (ALT, AST).
- Électrocardiogramme tous les deux mois si un agent pro‑QT est présent.
- Évaluation neurologique chaque trimestre pour détecter une neuropathie naissante.
- Surveillance des taux plasmatiques si le médicament a une fenêtre thérapeutique étroite (ex. Linezolid).
Un dialogue constant avec le patient, l’équipe de soins et le laboratoire de microbiologie accélère l’ajustement du schéma en cas d’effets indésirables ou de résistance acquise.
FAQ - Questions fréquentes
L’Ethionamide peut‑elle être utilisée seule ?
Non. L’Ethionamide est toujours prescrite en combinaison avec d’autres antituberculeux pour éviter l’émergence de résistance et maximiser l’effet bactéricide.
Quel est le principal avantage de la Bedaquiline par rapport à l’Ethionamide ?
Sa capacité à agir rapidement contre les souches XDR‑TB, alors que l’Ethionamide nécessite souvent plusieurs semaines avant d’obtenir une réponse clinique.
Les effets secondaires de l’Ethionamide sont‑ils réversibles ?
La plupart le sont après l’arrêt du traitement. La neuropathie sévère peut toutefois persister si elle n’est pas détectée tôt.
Comment choisir entre Levofloxacine et Delamanid ?
Si le patient a un risque cardiaque (QT prolongé), Delamanid est préféré. En revanche, la Levofloxacine reste moins coûteuse et plus largement disponible.
Quel suivi biologique est recommandé pendant une cure de Linezolid ?
Un hémogramme complet toutes les deux semaines les trois premiers mois, puis mensuel, afin de détecter une myélosuppression précoce.
sébastien jean
Vous avez clairement confondu « l’ethionamide » avec « le ethionamide », c’est inacceptable. De plus, le tableau comparatif omet la mention du dosage exact ; cela doit être rectifié immédiatement. Enfin, les effets secondaires ne peuvent être présentés de façon aussi vague : précisez chaque grade d’intensité.